17
ha de récifs coralliens arrachés entre 1999-2002, 13 ha du même
banc récifal actuellement menacés, une expression subtile dans le
nouveau SDAGE qui permet la destruction de la majorité des récifs
coralliens de Martinique...Difficile de croire à de simples
coïncidences. Les autorités de Martinique (île durable ?)
ont-elles décidé de piller en secret le biopatrimoine martiniquais?
Une
série de faits porte à croire que les autorités martiniquaises ne
font pas la différence entre une patate de corail et une vulgaire
roche.
Épisode
1: 17 ha de récifs coralliens détruits !
Pour
réaliser la première extension en 1999-2002, 17 ha de la caye (=
banc récifal) de la Grande Sèche sont « prélevés »,
soit 1,3 millions de m3. Malgré l'arrête préfectoral interdisant
l'arrachage des coraux à la Martinique et l'absence d'autorisation
de prélèvement de matériaux relatif au Code Minier (la caye de la
Grande Sèche n'a jamais été classé comme une carrière),
c'est-à-dire en toute illégalité.
A mesure que le port s'agrandit, les récifs coralliens de la Grande Sèche sont détruits car considérés comme matériaux de construction gratuits |
Épisode
2: 13 ha de récifs coralliens menacés !
En
2013, le Préfet autorise la destruction de 13 ha sur 6 m de
profondeur, soit 800 000 m3, de la même caye, celle de la Grande
Sèche. Dans le dossier de demande d'autorisation, la caye de la
Grande Sèche apparaît comme un milieu dégradé (« sables,
sablo-vaseux, zones rocheuses ou patates coralliennes isolées et
souvent dégradées »), ne comportant qu'une espèce
vulnérable.
Leurs
études n'ont pas permis de mettre à jour la
remarquable biodiversité de la caye de la grande Sèche, soit 410
espèces différentes dont 81% de la biodiversité en coraux de la
Martinique, 3 espèces « vulnérables »
et 3 espèces « en danger »,
la présence de monuments coralliens de plusieurs tonnes,...
Un jardin corallien de la caye de la Grande Sèche |
Cette
richesse biologique fut révélée ultérieurement durant
l'inventaire rapide menée par une équipe de chercheurs de
l'Université des Antilles. Comment cette richesse biologique
a-t-elle pu passer inaperçue aux équipes de recherche mandatées
par la DEAL (le service environnement de la Préfecture) ? Les
études de la DEAL sont-elles fiables ? D'autant plus
que le projet a été porté par ce service jusqu'au 1er janvier
2013, date de création du Grand Port Maritime de la Martinique qui
reprendra le projet. La DEAL a-t-elle traité ce
dossier en toute impartialité ?
Épisode
3: la rédaction du SDAGE, plus de 60% des coraux sans protection
!
Le
SDAGE, Schéma Directeur de l'Aménagement et de la Gestion de l'Eau,
document rédigé tous les 6 ans, énonce les orientations
fondamentales de gestion de l'eau dans chaque bassin selon les
principes énoncés dans une
directive européenne, la Directive Cadre Eau.
Dans le projet du
SDAGE 2016-2021 rédigé par la DEAL figure une expression dont seul
un spécialiste pouvait réellement apprécier la portée, « récifs
bioconstruits » pour
désigner les coraux. Cette expression exclut la majorité des coraux
à la Martinique, elle ne désigne que les coraux organisés en
récifs. Or la plupart des coraux sont regroupés en banc récifal
(caye), sur des cailloux,...La remarque leur ayant été faite par
e-mail et voie postale, nous serons vigilants aux suites qui lui
seront données...
Pour
mettre fin à ce mauvais feuilleton, vous pouvez signer et faire
signer cette pétition.
- En Ba Fey! (en français: en cati mini, en douce)Bien qu'étant de grande am-pleur, ces méfaits sont ac-complis en toute discrétion (mais aussi en toute impunité !)1- Peu de gens étaient au courant de la destruction de 17 ha du banc récifal de la Grande Sèche, entre 1999 et 2001. Même les instances chargées de la gestion du milieu marin n'ont vraisemblablement pas été mises au courant. En 2011, la Baie de Fort-de-France s'est même vue distinguée en accédant au Club des plus belles baies du monde pour ...la gestion de sa biodiversité remarquable ! Un comble !2- Concernant le projet de destruction autorisé en octobre 2013, idem. Peu de gens ont été informés, voir consultés. Et c'est en apprenant la destruction programmée de 13 ha de récifs coralliens que la CACEM (communauté d'agglomération du centre de de la Martinique), membre du comité de Bassin, a dépêché en urgence une équipe de chercheurs en mai 2014. Suite à la découverte de cette biodiversité, une mobilisation fin juin 2014 a donné naissance au Collectif à l'origine de ce blog...
Ces différents éléments laissent penser que les autorités veulent transformer des monuments de notre patrimoine naturel en vulgaires carrières pour un projet dont l'intérêt général est loin d'être prouvé...
Car, à la question environnementale s'ajoute celle du développement économique: quel projet de développement amène à détruire des coraux pour agrandir un port visiblement sous-utilisé ? Certainement pas un projet de développement durable...et transparent.
C'est à dire que,quand notre environnement sera devenu complètement stérile par excès de pollution, de dégradations volontaires ou accidentelles de toutes sortes... l'approvisionnement des comptoirs français en situation de monopole absolu chez-nous, ne pourra que s'intensifier tout au bénéfice évident de la patrie des Domiens sise à 7000 km du petit bout de terre qui leur à donné vie.
RépondreSupprimerPetite remarque au sujet de l'intitulé de cet article... Moi j'aurais plutôt écrit: LA FRANCE ORGANISE-T-ELLE SECRÈTEMENT LA DESTRUCTION DES CORAUX EN MARTINIQUE ?
SupprimerPas faux...
Supprimer