dimanche 31 mai 2015

UN DETAIL REGLEMENTAIRE SUBTIL POUR UNE DESTRUCTION DES CORAUX TRANQUILLE


Dans le SDAGE* 2016-2021 en consultation, on trouve un passage en apparence anodin qui permettrait la destruction d'une grande partie des coraux à la Martinique. Ne dit-on pas que le diable se cache dans les détails ? 
Nous devons nous mobiliser en envoyant un maximum de lettres afin que ce nouveau tour de passe-passe ne soit pas exécuté.

Voici l'extrait en question (p.78):


Pourquoi l'expression « récifs coralliens bioconstruits » a-t-elle été préférée à « coraux »?
Dans le langage courant, nous ne faisons pas la distinction entre les coraux et les récifs coralliens. Mais dans le jargon scientifique, les récifs coralliens ne représentent qu'une partie des coraux.

Définition
Récifs coralliens: les récifs sont des structures sous-marines construites par les coraux.

Tous les coraux ne sont donc pas assimilables à des récifs coralliens. Les coraux peuvent être organisés de différentes manières :
  • en récif
  • en caye
  • en banc récifal
  • en atoll
  • en recouvrant les rochers
  • ...

De gauche à droite, de haut en bas: un caye (un banc récifal avec du sable), un atoll, un récif frangeant, une barrière de corail
En choisissant les termes « récifs coralliens bioconstruits », on écarte les coraux organisés en banc, en caye ou l'organisation la plus fréquente sur le littoral martiniquais, ceux recouvrant les rochers. La disposition III-B-6 ne protège donc pas tous les coraux.
Pour s’assurer que tous les coraux soient préservés sans distinction, des termes englobant toutes les formes coralliennes doivent être utilisés, comme « écosystèmes coralliens » ou tout simplement « coraux ».

Les coraux de Fort-de-France: une partie du Patrimoine Naturel de la Martinique constamment menacée par les autorités
Nous savons que les coraux sont utilisés par les autorités comme matériaux de construction gratuits et qu'elles jugent certainement préférable de continuer à les détruire en toute quiétude. 
PETIT RAPPEL POUR CEUX QUI PRENNENT LE TRAIN EN MARCHE...

Détruire les coraux est un choix délibéré
  • Les autorités ont décidé de détruire et de concasser les coraux pour en faire des matériaux de construction. Or, il existe d'autres sources de matériaux "classiques" pour construire le port: extraction des matériaux de carrière, utilisation des déchets du BTP .De plus, ces solutions soutiennent l'EMPLOI, mais au lieu d'acheter certains préfèrent voler (ben, c'est gratuit !! ...et une dragueuse demande peu de main-d'-oeuvre en comparaison avec les autres solutions...) et donc piller le Patrimoine Naturel des Martiniquais: Coraux = Protection des côtes (notamment contre la montée des eaux) , Coraux = Biodiversité, Coraux = Lieu de reproduction des poissons de pêches, Coraux = Site de plongée, coraux = Absorption de CO2 (photosynthèse comme les plantes),Coraux= Epuration des eaux...
Détruire les coraux est ILLEGAL !
  • l'arrachage du moindre bout de corail est formellement interdite à la Martinique (arr. préf. 78-1530/AES/B2) → le GPMM n'a obtenu aucune dérogation.
  • l'extraction de matériaux en mer nécessite un titre minier et un autorisation d'ouverture des travaux miniers (décret 2006.-798 du 06 juillet 2006) le GPMM n'a pas de titre minier, voir une autorisation d'ouverture des travaux miniers.
  • quand on porte une atteinte importante au milieu marin, on doit le justifier par un dossier « Projet d'Intérêt Général » validé par une Déclaration d'Intérêt Général → le projet n'a pas été déclaré d'Intérêt Général ! (même si certains avancent toujours qu'il résoudra les problèmes de vie chère et d'emploi...Paroles !)

Le Grand Port projette toujours de piller le Patrimoine Naturel de la Martinique (13 ha), comme il l'a fait en 1999-2003 pour la 1ère extension de la Pointe des Grives (18 ha pour 1,3 millions de m3).
Extrait du dossier de demande d'autorisation des travaux portuaires démarrés le 26 mai 2015, il y est proposé en  TOUTE IMPUNITE de prélever les matériaux de construction sur la caye de la Grande Sèche (banc récifal) au droit de la première destruction (18 ha). Cette fois-ci,13 ha de la caye sont programmés à la destruction. Petit à petit, sans bruit, l'Etat détruit le Patrimoine Naturel de la baie de Fort-de-France.

Malgré ce qui est répété dans certains médias, les autorités persistent dans leur projet de destruction des coraux. Voici un extrait du sommaire du cahier des charges particulières de l'appel d'offre lancé en janvier 2015 (c'est-à-dire après la communication du soi-disant "nouveau projet prenant en compte la biodiversité" en décembre 2014) pour détruire les coraux et créer une mangrove artificielle à base de boues polluées (document complet).

C'est pourquoi nous vous incitons à ENVOYER UN COURRIER de ce type (modèle format odt) :
Tous les écosystèmes coralliens, qu'ils soient organisés en récif, en barrière récifale, en banc, en caye, recouvrant des rochers ou sous une autre configuration, sont protégés à la Martinique par l'arrêté préfectoral 78-1530/AES/B2.

Nous vous rappelons qu'en tant qu'espèces protégées, pour les « capturer », ou bien les arracher, il faut obtenir une dérogation dont les modalités sont décrites dans les art. 411-1 et suivants du Code de l'Environnement.

Par conséquent, nous demandons que le SDAGE soit rédigé en totale cohérence avec les lois en vigueur, c'est-à-dire qu'il fasse état du classement de tous les coraux de la Martinique, sans distinction, en espèces protégées au titre des textes précédemment cités. Ainsi la disposition III-B-6 doit concerner les herbiers phanérogames et tous les coraux quelque soit leur organisation (récif, caye ou autre). L'expression "récifs coralliens bioconstruits" doit donc être remplacée par "écosystèmes coralliens".

Vous pouvez télécharger, compléter, signer et faire signer par vos proches ce modèle et l'envoyer à:

DEAL
BP 72127
97274 SCHOELCHER Cedex

OU  nous le(s) scanner et nous le(s) transmettre par mail à l'adresse grande.seche972@gmail.com avant le 15 juin 2015, nous posterons votre (vos) exemplaire(s) dans un envoi groupé.


OU envoyer un simple mail à  deal-martinique-usagers@developpement-durable.gouv.fr .


*Le SDAGE (Schéma Directeur de l'Aménagement et de Gestion de l'Eau) « constitue le document de la planification de la ressource en eau. Il a vocation à encadrer les choix de tous les acteurs du bassin dont les activités ou les aménagements ont un impact sur la ressource en eau. Les acteurs publics (Etat, collectivités, établissements publics), notamment, ont un rôle crucial à assumer. Ils doivent assurer la cohérence entre leurs décisions, les documents de planification et de programmation qu’ils élaborent et les préconisations du SDAGE. »
 

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