jeudi 16 avril 2015

CORAUX ET PORT: CE QUE LES MEDIAS LOCAUX NE DISENT PAS (CLAIREMENT)...

Certaines informations inexactes ou mal énoncées sont véhiculées dans la presse au sujet de la sauvegarde des coraux de la baie de Fort-de-France. Nombreux sont ceux qui aimeraient mieux comprendre ce qui opposent les écologistes aux autorités concernant les travaux portuaires. Voici quelques messages que nous devons donc rectifier pour que chacun puisse y voir plus clair.

L'objectif du Collectif: une autorisation des travaux portuaires respectueuse de la loi et de l'environnement

Message: « La préservation des coraux s'oppose au développement économique. »
FAUX!! Beaucoup de gens pensent que les travaux portuaires ne peuvent se faire sans détruire les coraux. Or, si les autorités veulent arracher et concasser les coraux, c'est pour s'en servir comme MATERIAUX DE CONSTRUCTION et éviter l'achat de matériaux. Comme la très grande majorité des ports dans le monde, ce port peut se construire sans détruire de coraux. Plusieurs autres solutions sont possibles:
  • les carrières de Martinique
  • les carrières hors Martinique
  • les déchets du BTP

Message: « le port s'est engagé à ne pas utiliser les récifs coralliens pour la première phase des travaux »
FAUX! Ce nouveau projet ne se résume qu'à des promesses verbales et des articles du France-Antilles. Malgré nos demandes, depuis que ce projet nous a été exposé, le 19 décembre 2014, tout document décrivant ce projet nous a été refusé. Aucun document officiel décrivant le « nouveau projet » n'a été communiqué. Or il s'agit d'un projet important qui, s'il existe vraiment, doit être formalisé à différents points de vue (financier, technique, environnemental,...). Pourtant, aucun de ces documents, ni aucune étude ne nous a été communiqué. Le « nouveau projet » n'a fait l'objet d'aucun arrêté, ni même de modification du précédent arrêté. La destruction des coraux est toujours autorisée!

Message: « L'ASSAUPAMAR se félicite des avancées du projet »
FAUX! Ce sont des propos tronqués rapportés de la réunion de concertation durant laquelle le collectif s'est félicité des avancées SI elles sont garanties par un engagement écrit (arrêté modificatif). Les autorités ayant refusé de nous donner quelque document que ce soit, même pas un bref descriptif du « nouveau projet », nous avions maintenu notre démarche juridique.

Message: « Le port a annulé l'appel d'offre concernant les travaux portuaires correspondant au projet initial »
VRAI, MAIS il a passé un autre appel d'offre, qu'il a bien pris soin de ne pas évoquer, où il est question d'une surface d'extraction identique à celle du projet initial, soit 13,7 ha. Or, si le projet avait réellement évolué, cette surface aurait dû être réduite.

Message: « le tribunal administratif a rejeté la requête visant à annuler l'autorisation des travaux portuaires »
FAUX! Nous avons engagé deux procédures: une demande de suspension et une demande d'annulation. C'est la demande de suspension qui a été rejetée. Nous sommes toujours en attente de l'audience du jugement en annulation (jugement sur le fond), dont la date n'a pas été encore fixée. C'est pourquoi nous continuons notre mobilisation.

Nous espérons que ce jugement sur le fond ne tardera pas. Car, il est possible de prononcer l'annulation après la réalisation des travaux. Ainsi, il est arrivé que des associations pour la protection de la nature obtiennent gain de cause après la réalisation des travaux qui ont endommagé l'environnement. Victoire amère ! L'arrachage et le concassage des coraux sont irréversibles !! Et aucune compensation ne pourra réparer cette destruction si elle est jugée illégale après.

Pour mieux comprendre...

10 juin 2014 - L'ASSAUPAMAR demande aux autorités le réexamen du projet (recours gracieux) pour trouver des solutions n'impliquant pas la destruction de coraux et la création de mangrove artificielle à partir de boues polluées.

28 juin 2014 - Lors d'une réunion sur les dangers pour l'environnement du projet actuel d'extension portuaire, le Collectif « Préservons le Patrimoine Naturel de la Baie de Fort-de-France » se forme. Il regroupes des citoyens, des associations, des universitaires.

31 août 2014 - Ségolène Royal, la Ministre de l'Ecologie de passage en Martinique, interrogée à ce sujet, déclare au sujet de l'extension du port sur Martinique 1ère : « […] la Martinique est un territoire de biodiversité remarquable[…] pour l'extension du port, il y a un certain nombre de problèmes. Il n'est pas possible de détruire des coraux parce que c'est l'équilibre naturel qui est menacé et derrière l'équilibre naturel, c'est l'avenir de l'homme qui est en cause », et demande une concertation: « le Président Letchimy doit faire une réunion pour voir si les matériaux utilisés pour l'extension ne doivent pas être pris dans une carrière traditionnelle au lieu d'être arrachés dans les fonds marins »

05 septembre 2014- durant la concertation voulue par la Ministre de l'Ecologie, les autorités promettent « des solutions alternatives »

24 novembre 2014- Face au refus des autorités, l'association demande alors la suspension (référé suspension) et l'annulation (recours en annulation) du projet actuel de travaux portuaires car il implique la destruction des coraux

19 décembre 2014 - Une réunion de concertation est organisée: les autorités propose un « nouveau projet » ...sans engagement écrit, ni modification de l'autorisation initiale. Même une brève description écrite de ce nouveau projet n'a été fournie. Le collectif maintient donc son action en justice.

L'audience est fixée au 06 janvier, puis reportée au 25 février à la demande du port et /ou de la préfecture

26 février 2015 - la requête en suspension est rejetée au motif que le projet aurait été modifié sur la base notamment des promesses formulées dans la presse.

N'oubliez pas de signer la pétition !

Si vous voulez nous contactez, n'hésitez pas:

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