Afin
d'éviter une suspension des travaux pouvant durer des années, les autorités ont proposé des améliorations importantes
du projet sans, toutefois, modifier l'arrêté préfectoral . En revanche, il nous a été demandé de retirer la
demande de suspension des travaux déposée auprès du Tribunal Administratif. Sans preuve formelle de leurs
intentions, nous avons décidé de poursuivre cette action judiciaire, tout en saluant ce pas dans la bonne direction.
Un
petit rappel
-
Le 10 octobre 2013, un arrêté préfectoral autorise
l'extension du port de Fort-de-France. Pour ce faire,
différentes options ont été retenues telles que le dragage1
de boues polluées, la création d'une mangrove artificielle
à partir de ces boues polluées, le clapage2 du restant de ces boues et la destruction des récifs coralliens les
plus proches (sur la caye de la Grande Sèche).
- Le 28 juin 2014, le Collectif "Préservons la Patrimoine Naturel de la Baie de Fort-de-France", dont fait partie l'ASSAUPAMAR, se forme.
- Le 24 novembre 2014, face aux sérieuses menaces que ce projet fait peser sur
l'environnement de la baie de Fort-de-France, l'ASSAUPAMAR dépose une demande de suspension de ces travaux auprès du Tribunal
Administratif.
- Le 05 septembre, suite au passage de de la Ministre de l'Ecologie
Me Ségolène Royal, les porteurs de ce projet s'étaient engagés
à rechercher des « solutions alternatives ».
- Le 18 décembre par visioconférence la Ministre de
l'Environnement insiste auprès des Préfets de Guadeloupe et
Martinique pour que les questions des associations et des
citoyens trouvent réponse, notamment sur le bien-fondé de ces projets et leur impact environnemental.
- Le Tribunal Administratif a fixé l'audience concernant la
demande de suspension des travaux portuaires au 06 janvier 2015 à
8h30
|
Le
19 décembre au Conseil Régional, le président du GPMM (Grand Port
Maritime de la Martinique) a exposé, en présence du Préfet et du Président de Région, les solutions
alternatives plus respectueuses de l'environnement attendues par le
Collectif:
-
l’extension du port serait désormais réduite de 12 à 6 hectares
-
les travaux seraient divisés en deux phases, dont la première ne
comporterait ni dragage1 (donc ni
clapage2, ni mangrove artificielle), ni
destruction corallienne.
Toutefois,
aucune proposition du ce type n'est faite quant à la deuxième
phase.
Bien
qu'aucun écrit ne garantit ces évolutions positives du projet,
ils nous ont demandé de retirer la demande de suspension des travaux
et de « faire confiance » aux autorités
pour, d'une part, réaliser la première phase telle que décrite dans le nouveau projet et, d'autre part, trouver une
solution « concertée » pour la deuxième phase.
Rappelons
que, sans modification de l'arrêté autorisant l'extension du port, il leur
est toujours possible d'effectuer les travaux tels qu'ils les avaient
prévus au départ, c'est-à-dire avec toutes les opérations néfastes pour l'environnement (dragage, clapage, mangrove artificielle et
destruction corallienne). De plus, le Préfet et les autres parties
concernées – directeurs de la DEAL et du Directoire du Grand
Port – étant présentes ce jour-là, il leur était tout à fait
possible de rédiger cet arrêté modificatif.
Echaudés
par la récente affaire du Cosette, navire-poubelle coulé au
large sans concertation et à la surprise de tous, nous avons décidé
de maintenir
notre demande de suspension et
nous nous sommes donc donné rendez-vous au Tribunal Administratif le
6 janvier 2015 à 8h30, si cette audience n'est pas reportée à la demande
des autorités, visiblement prises de court.
dragage1 :
opération qui consiste à extraire des matériaux – dans le cas
présent, des boues – sur le fond d'un plan d'eau
clapage2 :
opération qui consiste à déverser en mer des substances, souvent
issues du dragage.
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