Le Kick'em
Jenny nous a rappelé la vulnérabilité de la Martinique face aux
tsunamis. Mais saviez-vous que 90% de l'énergie des vagues pouvaient
être absorbés par les récifs coralliens et 60% par les mangroves ?
Pour se prémunir contre les tsunamis et la houle cyclonique, il est
est primordial de préserver les protections naturelles que sont les
mangroves et les récifs coralliens.
A gauche: Inondations à Sainte-Lucie en 2013, à droite: récif corallien de l'archipel de Tuamotu (Polynésie française) |
La
Martinique, terre d'inondations
De
par sa position géographique, la Martinique est coutumière
des inondations qu'elles soient dues à des débordements de cours
d'eau en période de fortes précipitations ou encore à des
submersions marines (=inondations d'origine marine) pouvant
être engendrées par des ouragans ou, plus rarement, des séismes
(tsunamis).
La
carte ci-dessous présentent les inondations importantes qu'a connues
la Martinique dans son histoire récente.
Carte présentant les inondations remarquables de la Martinique (Evaluation préliminaire des risques d'inondation, 2011) |
Fort-de-France,
un bassin de population menacé
Le
Plan de Gestion des Risques d'Inondation (Egis Eau) désigne la zone
Fort-de-France/Lamentin comme le principal Territoire à Risque
important d'Inondation. De plus, selon l'Evaluation Préliminaire des Risques d'Inondation (DEAL Martinique), Fort-de-France comporte
la zone vulnérable au submersion marine, la plus densément peuplée.
Ainsi, 4000 Foyalais (= habitants de
Fort-de-France) habitent une zone où la menace d'une inondation
par la mer est importante, les quartiers de la Savane et Volga Plage
sont les plus concernés par ce risque. Une large partie du
centre-ville connaît des inondations d'origine marine durant les
dépressions importantes.
Nombre d'habitants dans les zones potentiellement inondables par la mer (Evaluation Préliminaire des Risques d'Inondation, 2011). La localisation de la Grande Sèche a été ajoutée par le blog. |
Certains
vous diront qu'une partie importante du centre-ville et quelques
quartiers de Fort-de-France auraient été construits sur des mangroves
remblayées et que ceci explique peut-être cela...
Les
coraux, une protection contre les inondations provenant de la mer
La
nature étant (généralement) bien faite, la baie de Fort-de-France
comprend de nombreuses zones tampons qui la protègent de la houle:
les mangrove et les récifs coralliens. Elle compte les 2/3 des
mangroves de l'île et nombre important de cayes
(= banc de récifs coralliens) dont celle de la Grande Sèche menacée par les autorités. Les récifs coralliens joue un rôle
fondamental
dans la protection des côtes. « Ainsi,
selon le PNUE [ndlr:
Programme des Nations-Unis pour l'Environnement],
un récif corallien caractéristique pourrait-il absorber
90 % de la force d'impact d'une vague, protégeant ainsi
le littoral et les infrastructures contre l'érosion et les dégâts,
tandis qu’un kilomètre carré de récifs coralliens préviendrait
annuellement contre l’érosion de 2 000 mètre-cube de
littoral.» (source: La préservation des écosystèmes coralliens : principaux aspects scientifiques, institutionnels et socio-économiques,
Ministère de l'Ecologie).
Cette illustration montre comment des récifs coralliens sains protègent la côte de la force de la houle |
Coraux
contre tsunami: le cas de la Polynésie
Le
tsunami le plus important qu'aient connu les îles de Polynésie (en 1945) a
fait plusieurs victimes et causé des dégâts très importants
sur les îles Marquises. Alors que les îles de Tuamotu n'ont
déploré aucune perte humaine et des dégâts matériels moins
importants. Cette différence s'explique en partie par la présence
de coraux protégeant les îles Tuamotu, alors que les récifs
coralliens des îles Marquises ont quasiment disparu.
Des
observations similaires au sujet du tsunami d'Indonésie en 2004
ont été effectuées notamment au sujet du rôle protecteur des
mangroves (source).
|
C'est
pourquoi en 1978, les récifs coralliens qu'on appelle aussi
« madrépores » ont été déclarés espèces
protégées à la Martinique par arrêté préfectoral 78-1530 AES/B2.
Voici
une raison de plus de préserver les coraux. Mais vraisemblablement,
les autorités ne prennent pas la mesure de l'importance des
bénéfices engendrés par les récifs coralliens pour nos îles
puisqu'elles ont programmés la destruction de récifs coralliens. 13
ha de la caye (=banc de récifs coralliens) de la Grande Sèche, située au cœur de la baie de Fort-de-France, sont menacés de
destruction (arrêté préfectoral 2013 283-0008) pour être utilisés comme vulgaire matériaux gratuits destinés à l'extension de Fort-de-France.
Pour empêcher ce gâchis, signons la pétition ! A partager sans modération !
Merci pour ce rappel important : un argument de plus contre les promoteurs du béton à tout va.
RépondreSupprimer