On
parle souvent des coraux en insistant sur leur importance. Mais
quelle est la nature des coraux ? Animale, minérale ou végétale ?
Comment et dans quelles conditions les récifs coralliens se
forment-ils ? 50% des récifs coralliens ont disparu en près
de 50 ans. Pourquoi ?
Petite patate de corail photographiée sur la Caye de la Grande Sèche, site menacé par les autorités. |
Animal,
minéral, ou végétal ?
Les
trois à la fois !! Mais tout d'abord, le corail est un animal de la
famille des Cnidaires (comme les méduses, les anémones,...) qui
ressemble à une méduse retournée. Ce petit organisme de quelques
millimètres se fixe par son pied à son support et, avec les
tentacules réparties autour de sa bouche, capture des proies de très
petite taille.
Cet
animal appelé polype vit en symbiose (= association étroite
gagnant-gagnant) avec une algue microscopique, la
zooxanthelle, qui demeure dans l'organisme du polype. En échange
du CO2 que lui apporte le polype, cette algue va fournir, grâce à
la lumière du soleil, des sucres et de l'oxygène (c'est la
photosynthèse) dont a besoin le corail pour sa croissance.
Cette petite algue va aussi donner au corail sa couleur (sans elle,
il est blanc !). Ces deux espèces ne peuvent survivre longtemps
l'une sans l'autre.
Enfin,
le polype va construire un squelette calcaire (carbonate de calcium)
en utilisant notamment le CO2 dissout dans l'eau de mer.
C'est ce squelette qui constitue l'élément minéral du corail. Il peut prendre des formes extrêmement élaborées et subsiste après la mort du corail. Ainsi, les grands récifs du monde sont constitués de milliers de générations de polypes morts. Le plus grand édifice coralliens, la Grande Barrière de corail, s'étend sur 344 000 km2 !
C'est ce squelette qui constitue l'élément minéral du corail. Il peut prendre des formes extrêmement élaborées et subsiste après la mort du corail. Ainsi, les grands récifs du monde sont constitués de milliers de générations de polypes morts. Le plus grand édifice coralliens, la Grande Barrière de corail, s'étend sur 344 000 km2 !
Du
polype de corail au récifs coralliens
S'il
trouve un environnement favorable, le corail va se développer en
croissant plus ou moins rapidement selon son espèce et les
conditions du milieu. Certains coraux sont dits « à
croissance rapide »
(jusqu'à 25 cm par an), d'autres « à croissance lente »
(de 0 à quelques millimètres par an). On choisit les premiers pour
former rapidement des récifs coralliens par bouturage, souvent du
genre Acropora.
Cependant (comme leur nom ne l'indique pas !), les récifs coralliens ne sont pas composés uniquement de coraux; d'autres animaux y sont associés comme les éponges, les gorgones, les ascidies...Ces animaux sont dits « filtreurs » car ils se nourrissent en captant leurs aliments par filtration de l'eau.
Cependant (comme leur nom ne l'indique pas !), les récifs coralliens ne sont pas composés uniquement de coraux; d'autres animaux y sont associés comme les éponges, les gorgones, les ascidies...Ces animaux sont dits « filtreurs » car ils se nourrissent en captant leurs aliments par filtration de l'eau.
Eponges, gorgones et autres animaux "filtreurs"sur la caye de la Grande Sèche, site menacé par les autorités. |
Un
concentré coloré de biodiversité
Les
récifs coralliens constituent de véritables forêts tropicales
sous-marines !
En
plus d'assurer une photosynthèse (absorption de CO2 et production
d'O2), on y trouve de
très nombreuses espèces, soit en tout de 1 à 9 millions d'espèces
selon certaines estimations. Une grande variété d'animaux y est
attirée pour différentes raisons:
- le nettoyage de coraux (ex: le poisson-chirurgien ou le poisson-perroquet qui se nourrissent des algues qui recouvrent les récifs)
- la présence d'abri ou d'un support (ex: le célèbre poisson-clown qui trouve refuge dans les tentacules venimeuse de l'anémone de mers)
- la reproduction (d'où la présence d'un grand nombre de jeunes poissons ou de juvéniles)
- la présence de proies potentielles pour les animaux qui se nourrissent de tous ceux cités plus haut (ex: la tortue, le requin, le poisson-lion,...)
- ...
La biodiversité des récifs coralliens |
Un
écosystème exigeant...donc fragile !
Quelles
sont les conditions idéales pour la croissance du corail ? L'eau ne
doit pas contenir trop de particules qui risqueraient d'étouffer les
polypes. La micro-algue a besoin d'une eau tiède, le plus
souvent entre 25 à 30°C, et est
très sensible aux variations de température.
Pour assurer la photosynthèse, la lumière du soleil doit lui parvenir. Le corail ne peut donc vivre que dans des milieux à faible turbidité, autrement dit dans les eaux claires, et à des faibles profondeur.
Enfin, les coraux tout comme les mangroves s'épanouissent dans des eaux saumâtres, c'est-à-dire à une salinité intermédiaire entre celle de l'eau douce et celle de l'eau de mer . C'est pourquoi les coraux se trouvent généralement à proximité du côtes.
Pour assurer la photosynthèse, la lumière du soleil doit lui parvenir. Le corail ne peut donc vivre que dans des milieux à faible turbidité, autrement dit dans les eaux claires, et à des faibles profondeur.
Enfin, les coraux tout comme les mangroves s'épanouissent dans des eaux saumâtres, c'est-à-dire à une salinité intermédiaire entre celle de l'eau douce et celle de l'eau de mer . C'est pourquoi les coraux se trouvent généralement à proximité du côtes.
Un
rétrécissement de la couverture corallienne alarmant !
Apparus
il y a environ 500 millions d'années, les récifs coralliens sont
des écosystèmes riches et essentiels à la vie sous-marine. Mais
les surfaces recouvertes de coraux en bonne santé se réduisent
comme une peau de chagrin; 50% des récifs coralliens présents dans
les années 60 sont aujourd'hui morts ou détruits !
Quelles
sont les causes de ce désastre écologique silencieux ?
- le réchauffement climatique qui augmentent la température des océans (nuisible aux aux zooxanthelles)
- l'acidification des océans qui empêchent aux coraux de synthétiser du calcaire et ainsi construire leur squelette
- les différentes pollutions (pesticides, micro-plastiques, effluents des bateaux,...)
- certaines méthodes de pêche industrielle qui raclent les fonds marins
- les infrastructures côtières qui, à la fois, polluent et causent la destruction de récifs coralliens pour en faire des matériaux de construction. C'est le cas actuel de la Martinique où 18 ha de récifs coralliens ont été arrachés en 1999-2001. Et actuellement, la destruction de 13 ha est autorisée sur le même banc récifal pourtant riche d'une biodiversité unique à la Martinique, la caye de la Grande Sèche, tout cela en dépit de les lois en vigueur.
- le tourisme (certains plongeurs peu précautionneux abîment le site qu'ils sont venus admirer ! Et certains composés de crèmes solaires seraient nocives pour les coraux)
- les cyclones (une houle puissante peut endommager les récifs coralliens)
- certains prédateurs devenus invasifs (Acanthaster planci)
Si
vous avez bien lu et bien compris, vous pourrez dire pourquoi:
- on associe aux coraux : biodiversité, protection des côtes, tourisme de plongée, soutien à la pêche et épuration des eaux
- la blancheur des récifs coralliens est signe de mauvaise santé
- la disparition des coraux est liée aux activités humaines
Sinon
vous pouvez attendre un prochain article qui expliquera le rôle
essentiel des coraux pour la nature en général et l'homme en
particulier...N'oubliez pas de vous abonner (en haut à droite) et de signer la pétition !
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