Pour
construire les extensions, les décideurs ont prévu de procéder par
différentes étapes, elles présentent de graves menaces pour le
Patrimoine Naturel de la Martinique:
1-
Enlever les boues sous-marines, soient 300 000 m3, à l'endroit où devront être réalisées les
extensions parce qu'elles sont trop molles et ne
peuvent donc pas supporter des constructions. Cette opération s'appelle le dragage
et les boues issues de cette opération sont polluées, car elles ont accumulées les
produits toxiques et les débris qui se sont écoulées du port depuis des décennies . L'opération de dragage
comporte l'inconvénient majeur pour les écosystèmes environnants
de remettre en suspension des particules . Cela équivaut
pour le milieu sous-marin à un brouillard de particules suffisant pour "étouffer" les coraux et d'autres poissons, et empêcher la lumière nécessaire à la vie sous-marine de pénétrer dans l'eau.
Que comptent-ils faire de ces boues ?
2-
Pour une partie de ces boues (300 000 m3), les mettre en casiers de
confinement et les planter pour en faire une mangrove
artificielle gagnée sur la mer au droit de l'ancienne décharge
de la Trompeuse. Une mangrove à base de boues polluées sur une
ancienne décharge, il fallait y penser !! Selon
le Président du Parc Naturel Régional de la Martinique (PNRM),
« une
mangrove se constitue et existe par les effets de flux et de reflux
et en aucun cas ne pourrait empêcher les sédiments pollués de
s'évacuer dans la baie »
et il précise que ces sédiments pollués « risqueraient
de se retrouver dans le périmètre concerné par un projet de
réserve naturelle ». De plus, la création de mangrove artificielle n'est qu'au stade de
l'expérimentation, celle promise dans la commune du Marin n'a
d'ailleurs jamais vu le jour...
3-
Pour le restant de ces boues, soient 80 000 m3, les immerger en haute
mer, c'est le clapage. Chacun peut imaginer les
conséquences sur l'environnement du rejet en haute mer de boues et
de déchets pollués. La mer n'est pas une poubelle et elle nous rend
d'une manière ou d'une autre ce qu'on lui donne! Les opposants au clapage sont nombreux et notamment chez les pêcheurs car les boues polluées contaminent les organismes vivants et rendent les poissons impropres à la consommation.
4-
Détruire les coraux de la caye de la Grande Sèche et les mettre en remblai. Sont concernés
800 000 m3 de coraux, soient 13 ha de surface sur 6 m de profondeur.
Ces récifs coralliens abritent près de 400 espèces, dont 3 espèces
vulnérables, 2 en danger. Les coraux sont protégés de par le
monde, car ils abritent et permettent de maintenir une biodiversité
particulièrement riche. 70% d'entre eux ont déjà disparu ou
sont en voie de l'être !! Le 2 juillet de cette année, l'ONU a
lancé un avertissement: si nous ne faisons rien pour les protéger, les coraux de la Caraïbe disparaîtront d'ici 20 ans!! Et nos décideurs à la Martinique ont
l'idée surprenante de les détruire pour en faire
du remblai comme on le fait pour les déchets de construction !!
Caye de la Grande Sèche, 2014 |
Des solutions responsables existent, nous vous les présenteront dans un prochain post
!
An lot' soley!
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